Les anciens de Alle racontent...



Témoignage de Tronson (Falmagne) Alberte née le 22/08/1930

J ‘ habitais à Mouzaive pendant la guerre 40-45.

Personne de ma famille ni moi n ‘ étions soldat ou maquisard pendant la guerre 40_45 sur Vresse - sur - Semois.

Le 11 mai 1940 les Allemands ont fait sauter le pont de Alle .

Mes parents et moi avions un magasin, les maquisards venaient s’y ravitailler.

Une dame protégeais les juifs avec un docteur .

Avant la guerre 40 les gens partaient avec leur charrettes parce qu ‘ ils avaient peur d’une nouvelle guerre.

Les Allemands passaient avec leur chars et leur camions sur la passerelle, mais

aux alentours de noël 1944 les Américains ont fait sauter la passerelle de Mouzaive.

Quand la passerelle a sauté, ils ont pris toute les portes de granges pour faire un pont.

Pendant la guerre les gens avaient des timbres et des carnets et ils devaient coller les timbres pour avoir de l‘huile, du sucre, de l‘eau, du café et du beurre.

Si tu déclarais  des moutons tu devais en donner aux Allemands.

Des enfants de ville venaient mendier du tabac ou à manger car c'était plus dur en ville que dans les villages.

Interview réalisé par Grandjean Katiana et Pierre Natacha le 08/01/2014.(Corrigé et mis en page par les 6èmes de Alle)


Témoignage de Jeannine Danloy né(e) en 1932

Exode en 1940.

Le 11 mai 1940, les Allemands ont fait sauter le pont du village (Alle-sur-Semois). Ma mère avait vécu la première guerre et se souvenait des violences commises par les boches en 14-18. Prise de panique, elle a décidé de quitter le village avec son mari et ses 4 enfants. J'avais 8 ans et je souffrais d'une double bronchite. On est parti avec la famille Gillet sur une charrette tirée par un cheval, des paillasses, des couvertures. René François guidait le cheval. Des oncles, tantes et cousins suivaient à pied. Pour manger, nous n'avons emporté que  des jambons qui se conservent facilement. Mon père a emmené son vélo. Il ne l'a pas quitté de tout le voyage : il se tenait à la charrette pour économiser ses forces et parfois s'endormait dessus et tombait. On voyageait surtout la nuit. Les avions allemands nous bombardaient et nous devions courir dans les fossés pour nous cacher. Un jour nous sommes passés à côté d'une femme de Mouzaive, le village voisin du nôtre, morte sur le bord de la route. Nous ne nous sommes pas arrêtés...

 

Nous avancions dans une foule de gens à pied, en charrette, en voiture, à vélo... Nous avons voyagé ainsi pendant 2 semaines. À Ravières, on nous a donné du pain et du chocolat. Je ne l'oublierai jamais. Après des jours de jambon... Ma mère avait oublié sa carte d'identité et a failli avoir de gros problèmes à un contrôle car les Français avaient peur des espions.

 

Puis, avec le train, nous sommes descendus de plus en plus au Sud. Il y avait tellement de réfugiés partout que nous devions aller de plus en plus loin.

 

Quand nous sommes arrivés à Toulouse, la Belgique venait de capituler et nous avons été très mal accueillis, comme des traîtres et des lâches.

 

Nous sommes restés 3 mois dans un village de l'Aveyron, logés dans un poulailler qui appartenait à un forgeron. Nous dormions sur la paille et certains ont attrapé des puces. Mon frère allait à l'école, mais moi et ma sœur, avons eu  la coqueluche. On disait que je ne reviendrais jamais vivante en Belgique. J'étais tellement maigre ! Je suis là et j'ai 84 ans... Mon père allait travailler comme cordonnier, c'était son métier, dans la petite ville voisine, à vélo. Ce qui nous permettait d'acheter de quoi manger. On n'avait pas grand-chose, mais on n'a pas eu faim. Le curé avait dit en chaire : « Si les réfugiés ramassent les pommes de terre dans les champs, ce n'est pas voler. » Il incitait les gens à la charité.

 

On est rentré en août. On avait volé les outils de mon père, les quelques bijoux en or de ma mère et la viande qui était dans le saloir. Finalement le village n'a pas été brûlé (Il a été brûlé en 1945 en représailles à l'action des maquisards). Les gens qui étaient restés au village se sont cachés dans les salles des ardoisières. Mes parents ont gardé des contacts avec le forgeron par lettres. Je n'ai plus qu'une photo : celle du fils du forgeron...

Propos recueillis en 2016 par Rose-Marie Laurent


Témoignage de Yvone Dinant né(e) le 27 avril 1926

J’avais 14 ans quand la guerre a commencé.

Tous les habitants du village vivaient dans la crainte. Certains se souvenaient de la guerre 14-18 et des maisons incendiées par les allemands dans le centre du village.

La nuit, mes parents et moi (mon frère René avait rejoint le maquis) ainsi que les villageois allions nous réfugier dans les salles de l’ardoisière de Reposseau. J’avais un nouveau vélo que j’emmenais chaque soir avec moi.

Des villageois ne voulant pas passer les nuits dans l’ardoisière ont poursuivi leur chemin vers la France. Plusieurs ont été tués lors des bombardements sur les routes françaises.

Nous passions la nuit enroulés dans nos couvertures et sans faire de bruit par peur d’être repéré par l’ennemi. Le matin un adulte s’approchait de la sortie; il examinait les alentours et guettait d’éventuelles fumées suspectes au loin vers le village. Ensuite nous quittions les lieux et retournions dans nos maisons pour la journée.

Par la suite Gaston et Amande Diseur-Laurant nous ont accueillis dans leur logement;puis petit à petit nos craintes se sont apaisées et nous sommes restés la nuit dans nos habitations.

Mes parents tenaient l’hôtel restaurant “Le Central” sur la place G. Mongin; ma maman préparait des repas pour les maquisards. Je devais avoir 16-17 ans quand j’ai commencé à apporter les repas aux maquisards. Je déposais le ravitaillement à l’entrée du bois où se trouvait leur camp et un homme du groupe venait en prendre livraison.

Les volontaires qui venaient de l’extérieur pour rejoindre le maquis avaient leur point de ralliement au “Central”; de là je les guidais jusqu’à l’entrée du bois pour leur permettre de rejoindre la section.


Interview réalisé par Françoise Roly en 2014

Mis en page par Tom Christiaens  et Natasha Barthelemy.


Témoignage d’Ammande Jacob né le 22/07/1922.

J’habitais dans la commune de Vresse-Sur-Semois  pendant la guerre 40/45.

Aucun membre de ma famille n’a participé en tant que soldat ou Maquisard pendant la guerre 40/45 sur Vresse-Sur-Semois.


Je vais vous raconter les souvenirs en tant que civil. (ravitaillements, déplacements, réquisitions, courriers, arrestations, nuitées, bombardements, incendies, aides aux Juifs,...).


Quelques flashes  me sont revenus sur ce qui s est passé chez moi à la rue de la Ringe,où j’ habite encore.

“Un jour,4 allemands ont demandé à manger,on leur a fait des omelettes ; un autre est arrivé,et nous a dit:

“Foutez - les un peu à la porte  tous ces gros mangeur  de choucroute”

Nous étions paniqués,que devions -nous faire?

Ils fouillaient partout pour chercher si quelqu’un était caché dans la maison ; nous  avions peur car pendant ce temps,papa était caché dans la haie.

"Pour le maquis et j’étais dans mes petits souliers tant qu’ils n’étaient pas sortis de la maison avec leurs pains , toujours peur de se faire prendre.

*Un jour,nous avons dû quitter la maison pour aller nous cacher aux ardoisières. Nous avions été loger là-bas (c’est dur de quitter sa maison et de se demander comment elle sera quand on la reverra). Ce jour là ,Monsieur Gérard a été pris en otage. Quand nous sommes redescendus  pour venir cuire des pains,nous avions très peur, et nous avions aussi peur qu’ils ne voient la fumée qu’on cuisait les pains, peur de se faire prendre.

*Un jour,avec ma soeur Paula, nous avons dû nous sauver et nous réfugier à Jolémont.

*En face de notre maison (le bâtiment qui est à Belgacom maintenant) était un bâtiment où on faisait la salle de théâtre, à coté,il y avait des escaliers et, c’est par ces escalier là qu’ils descendaient des champs derrière (avant il n’y avait pas toutes les constructions qu’il y a maintenant) et puis ils venaient chercher les pains.

*La maison où je suis maintenant,était un café et chez ma soeur,c’était le magasin. Un jour, ils sont venus et ont tout saccagé: bouteilles et  les  carreaux.

*Le courrier était distribué en vélo,mais nous n’en avions pas que maintenant.*Avec la machine à coudre,nous cousions des boyaux et de la toile de parachute,nous mettions de la poudre dedans pour faire brûler les arbre .

Nous les mettions dans le four à pain pour n’avoir qu’à les allumer au cas où nous en avions besoin.

Pour le ravitaillement, nous étions rationnés: chacun avait des timbres et  n’avait pas droit à ce qu’il voulait.

Permettez-moi d’arrêter l’interview car j’essaie d’oublier tous ces mauvais souvenirs

Interview réalisée par Katiana Grandjean  en septembre 2013.(corrigé et mis en page par Martin Prévost et Jessy Nicolas )


Témoignage de Roger Laurant.

Il y avait  le “Maquis” commandé par colonel Dinant.

Les allemands ont mis le feu dans la rue La Ringe ,en représailles de certains allemands tués par les Maquisards.

Beaucoup d’habitants ont du se réfugier.

Même mon grand oncle Marcel a été enlevé par les allemands puis finalement relâché.

Mes arrières grands parents eux se sont réfugiés dans les anciennes ardoisières à Laplet pendant 1 nuit.

L'hôtel “La Haizette” avait également pris feu.

Les allemands ont enlevés le bourgmestre George Mongin mais il n’est jamais revenu.

Mon arrière grand père fut heureux le jour ou les américains sont venus les libérés.

Il se souvient qu’à cette époque un jeune le conte James de Liedekerke mourut en essayant de sauver notre village Alle.

Interview réalisé par Florent Nemery et Hugo Christiaens (corrigé et mis en page par Tom Christiaens et Natasha Barthelemy)


Témoignage de Madame Martin né(e) le 30/06/1922                                                                                                                                                             

J’habitais Vresse-sur-Semois pendant la guerre 40/45.

Mon mari est parti à la guerre , nous avons évacué juste après, j’étais triste de le laisser.

Les Allemand étaient partout.

Interview réalisé par Emeline Nemery et Romane Nemery.(Corrigé et mis en page par Noa Lambert et Alizée Sablon.)


Témoignage de Cécile Poncelet née le 13/07/1932.

Je n’ai pas vécu a Alle ou à Vresse durant la guerre mais j’y venais en vacances en juillet même pendant la guerre car on y avait bâtit un chalet.

Avant j'habitais à Schaarbeek  pendant la guerre (40-45). Les allemands ont bombardé une usine de gaz encastré dans le sol d’environ 50m de diamètre et cela a fait trembler toutes les maisons.

Mon frère faisant parti de la croix rouge, il  devait enlever les corps sous les décombres des maisons bombardées et donc détruites.

Un jour, des  Maquisards c’était cachés dans le bois du chemin de Mouzaive, croyant que les allemands était parti a Mouzaive. Il y avait un champs de vache sous le pont et un des maquisards dit:”Je vous parie que j'atteins cette vache!”et tira sur le bovin. Les allemands ayant entendu le coups de feu fit demi-tour et fouilla le bois pour au final prendre presque tous les Maquisards cachés et ils ont mit le feu à la rue la  Ringe.

Interview réalisé par Florent Nemery et Hugo Christiaens le 18/12/2013

(Corrigé et mis en page par Noa lambert et Alizée Sablon)


Témoignage de Durant Edith née le 17 novembre 1940

Quand la guerre a commencé, j’habitais Bohan-sur-Semois.

Nous avons quitté le village au plus vite car les Allemands avançaient, nous nous sommes sauvés à Soulme au moyen d’un train de marchandises.

Nous nous sommes retrouvés dans un wagon à bétail.

Nous  ne  sommes restés à Soulme que quelques jours puis nous sommes repartis avec un chariot vers la France .

Nous avions du dire au revoir à notre papa sur le passage à niveau, car lui, partait à la guerre.

Interview réalisée de Sandrina de Mouzaive.

(corrigé par Martin Prévost et Jessy Nicolas).

Témoignage de Madame Lechien Léa née le 19/09/1925

J’habitais Viesville.

Je n‘ai jamais eu faim parce que ma maman était très courageuse car elle allait chercher la nourriture et se ravitailler.

Les français ont envahi la Belgique.

Les Allemands sont venus vérifier s’il y avait des juifs et il ont été très gentils ils lui ont donnés du chocolat.

Son frère à été déporté mais il n‘est pas revenu, elle n’a plus eu de nouvelle.

Il y a eu l‘arrivée des Allemands qui ont occupé le village mais sans méchanceté, ils ont

étés très gentils.

Nous avons été ravitaillés, ma maman y allait.

Ils bombardaient le chemin de fer.

Interview réalisé par Pierre Natacha (corrigé et mis en page par Bathelemy Natasha et Christiaens Tom)